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con Yves Bonnefoy
Edizioni Canopo, Prato 2003
UNE PIERRE
Nous nous étions fait don de l'innocence,
Elle a brûlé longtemps de rien que nos deux corps,
Et nos pas allaient nus dans l'herbe sans mémoire,
Nous étions l'illusion qu'on nomme souvenir.
Le feu naissant de soi, pourquoi vouloir
En rassembler les cendres désunies.
Au jour dit nous avons rendu ce que nous fûmes
À la fiamme plus vaste du ciel du soir.
UNE PIERRE
Matins que nous avions,
Je retirais les cendres, j'allais emplir
Le broc, je le posais sur le dallage, Avec lui ruisselait dans toute la salle
L'odeur impénétrable de la menthe.
Ô souvenir,
Tes arbres soni en fleurs devant le ciel,
On peut croire qu'il neige,
Mais la foudre s'éloigne sur le chemin,
Le vent du soir répand son trop de graines.
Yves Bonnefoy
con Yves Bonnefoy
Edizioni Canopo, Prato 2003
UNE PIERRE
Nous nous étions fait don de l'innocence,
Elle a brûlé longtemps de rien que nos deux corps,
Et nos pas allaient nus dans l'herbe sans mémoire,
Nous étions l'illusion qu'on nomme souvenir.
Le feu naissant de soi, pourquoi vouloir
En rassembler les cendres désunies.
Au jour dit nous avons rendu ce que nous fûmes
À la fiamme plus vaste du ciel du soir.
UNE PIERRE
Matins que nous avions,
Je retirais les cendres, j'allais emplir
Le broc, je le posais sur le dallage, Avec lui ruisselait dans toute la salle
L'odeur impénétrable de la menthe.
Ô souvenir,
Tes arbres soni en fleurs devant le ciel,
On peut croire qu'il neige,
Mais la foudre s'éloigne sur le chemin,
Le vent du soir répand son trop de graines.
Yves Bonnefoy